Nova Gorica : le Petit Berlin de Slovénie

Emplacement Petit Berlin - Nova GoricaNova Gorica en Slovénie est surnommée le « Petit Berlin », car un mur a séparé cette ville ainsi que celle de Gorizia en Italie pendant plusieurs années.

Cette séparation a été faite suite au Traité de paix de Paris de 1947 après la Seconde Guerre Mondiale.

Nova Gorica est la plus jeune ville de Slovénie. En effet, les premières constructions datent d’après la signature du traité.

Cette ville nouvelle a, malgré sa jeunesse, eu une place importante dans l’histoire.  Dans cet article, je vous présenterais les points principaux de l’histoire de la ville.

Nova Gorica : l’importance de la conférence de Paris

Les négociations internationales concernant une répartition juste des frontières yougoslaves et italiennes ainsi que le devenir des villes de Trieste, Gorica et des autres localités ont commencées à l’automne 1945 et se sont terminées à la fin de l’année 1946.

Durant les mois de mars et avril 1946, les villes ont été visitées par la Commission Interalliée composée d’experts des « Quatre Grands Alliés ». Cette commission a rédigé un rapport formulant des propositions quant à la délimitation des deux pays.

Les décisions ont été prises par rapport aux constats formulés dans ce rapport. Par la suite, elles ont été transmises au Conseil des ministres des affaires étrangères.

La conférence de Paris a eu lieu du 22 avril au 12 juillet 1946. La délégation yougoslave a aussi participé à cette conférence. Ces membres n’étaient pas d’accord avec les propositions concernant la délimitation entre la République Fédérale de Yougoslavie et la République italienne.

La conférence de paix de Paris : la signature d’un Traité de paix

La conférence de paix de Paris a eu lieu entre le 29 juillet et le 15 octobre 1946. Lors de cette conférence, les propositions relatives à la délimitation de la frontière entre la République Fédérale de Yougoslavie et la République d’Italie ont été approuvées et validées.

Le 10 février 1947 le Traité de paix avec la République d’Italie a été signé. Ce traité stipulait que la République Fédérale de Yougoslavie voulait obtenir les villes de Zadar (Zara) et Rijeka (Fiume) ainsi que des parties de la province de Pulj (Pula), Trst (Trieste) et Gorica (Gorizia). La République d’Italie a obtenu Val Canale, Rezija (Val Resia), Beneska Slovenija (Slavia Veneta) et Gorica (Gorizia).

Le Petit Berlin - Nova Gorica

Les dispositions du Traité de paix sont entrées en vigueur le 15 septembre 1947. Dans la ville de Gorizia une nouvelle délimitation nationale a été tracée entre la République Fédérale de Yougoslavie et la République Italienne. Cependant, cela n’a finalement pas réglé la question concernant la place de la frontière entre ces deux Etats.

Le traité d’Osimo : une délimitation officielle de la frontière

Les relations entre la Yougoslavie et l’Italie ont commencé à s’améliorer dans la période après guerre, 30 ans après la signature du traité. Cela s’est fait ressentir dans le domaine politique et en ce qui concerne les passages de frontières entre les deux pays.

Après de longues négociations diplomatiques et un travail assidu réalisé par des experts, les deux parties se sont mises d’accord. Cet accord a été signé le 10 novembre 1975, il s’agit du traité d’Osimo.

La frontière entre la Slovénie occidentale qui, à cette époque, était la République Fédérale et Socialiste de Yougoslavie et la République d’Italie a finalement été délimitée et approuvée internationalement. Le traité d’Osimo a aussi apporté des corrections concernant les questions de territoire dans la région de Gorizia.

Nova Gorica : pourquoi le « Petit Berlin » ?

Le 15 septembre 1947 le bâtiment de la gare routière de Nova Gorica est passé sur le territoire Yougoslave. Cette place a été divisée en deux parties. De ce fait, l’entrée de cet édifice était seulement à 38 mètres de distance de la frontière.

A partir de 1953, il y avait du fil barbelé le long de la frontière. De plus, la porte d’entrée du bâtiment de la gare routière donnant sur la place était condamnée.

Après 1953, le fil barbelé a été remplacé par une clôture. Celle-ci était composée d’un mur de 50 centimètres de hauteur et de piliers en ciment. Au dessus de ce mur, il y avait un grillage.

Chute du Petit Berlin - Nova Gorica En 2004, une partie de la clôture a été supprimée. De ce fait, une place en forme de carré a été construite. Sur cette place, des parents, amis et connaissances de la République de Slovénie et de la République d’Italie peuvent se réunir, comme avant.

Muzej Državna meja na Goriškem : un bond dans l’histoire

Place de la gare - Nova GoricaSi vous souhaitez découvrir cette partie de l’histoire slovène, je vous conseille vivement de vous rendre dans le Muzej Državna meja na Goriškem (musée de la frontière de Gorica). Il se situe juste à côté de la gare routière, près de la place où se trouvait le mur.

Vous apprendrez en image, ce qui s’est passé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale jusqu’à 2004.

Aujourd’hui, vous pouvez admirer cette place qui est composée d’une mosaïque. Celle-ci représente la paix entre la Slovénie et l’Italie.

Nous avons beaucoup apprécié la découverte de cette partie de l’histoire lors de notre visite à Nova Gorica. Et vous, qu’en pensez-vous ?

A très bientôt pour de nouvelles découvertes.

Céline

(6 commentaires)

  1. Eh bien j’ignorais complètement que d’autres villes européennes avaient été séparées par des murs… Le contexte berlinois me passionne, c’est fascinant de voir les traces du mur, encore aujourd’hui, des années après sa chute.

    NowMadNow

  2. Hello,

    Ce fut une découverte pour nous aussi lorsque nous nous sommes rendus, un peu par hasard, à Nova Gorica.

    Cette partie de l’histoire est peu connue et très intéressante. Le musée de la ville est immanquable.

    A très bientôt. 😉

  3. C’est toujours intérressant de connaître l’histoire des villes que l’on visite, merci pour toutes ces informations. Je ne connaissais pas Nova Gorica, maintenant je penserais à y faire un tour si je vais dans ce pays.

  4. Le mur était plutôt symbolique (contrairement à celui de Berlin).
    Les Yougoslaves étaient les seuls à pourvoi aller partout dans le monde sans visa, aussi bien en France qu’en URSS…
    C’est une des raisons que l’on voit beaucoup de camions slovènes.. en plus de leur agaçante facilité avec les langues 😉
    Il n’a jamais fallu ni visa ni passeport pour y aller… et aujourd’hui, dans l’espace Schengen.. il n’y a même plus de frontière !
    Adorant les cartes, le musée de la frontière est vraiment indispensable .

    1. Hello !

      Merci beaucoup pour ces informations qui complètent bien mon article. 🙂
      Je ne savais pas que les Yougoslaves pouvaient aller partout dans le monde sans visa. Et je comprends mieux pour les langues aussi maintenant.

      A bientôt. 😉

Les commentaires sont fermés.